Juillet 2025 - Peindre en Mongolie

« Peindre, c’est bien plus que représenter. C’est écouter sans parler, c’est s’imprégner d’un silence, c’est tenter de faire tenir dans une image le souffle d’un lieu, la mémoire d’un visage, la dignité d’une présence. C’est offrir à un instant la possibilité de devenir éternité. »

C’est dans cet esprit que Han Yuchen a réalisé cette œuvre au cœur des steppes de Mongolie intérieure, dans la région de Hulunbuir. À travers le portrait de Lianhua, une femme mongole en tenue traditionnelle, l’artiste rend hommage à une culture profondément ancrée dans la terre, au lien indéfectible entre les êtres et leur environnement.

Peindre sur place, à la lumière du jour, dans l’altitude et le vent, devient ici un véritable engagement. Han Yuchen ne cherche pas seulement à figer une silhouette, mais à capter l’âme d’un moment. Chaque couleur, chaque ombre, chaque pli du vêtement participe à une narration silencieuse, celle d’une vie ordinaire rendue extraordinaire par la peinture.

Ce tableau n’est pas un simple exercice de style. Il est le fruit d’une rencontre, d’un respect partagé, et d’une volonté farouche de transmission. Fidèle à son approche humaniste, Han Yuchen inscrit cette œuvre dans la continuité de son travail : témoigner, par la beauté, de ce qui mérite d’être vu et transmis.

Mai 2025 – Retour à la montagne

Durant plusieurs semaines passées dans un village niché au cœur des montagnes, dans la préfecture autonome Yi de Liangshan, au Sichuan, l’artiste Han Yuchen a peint bien plus que des portraits. Il a composé une histoire – une histoire faite de visages, de regards, de silences. Une histoire tissée à partir de siècles de tradition Yi, incarnée par la dignité et le calme de chaque modèle, portant avec grâce sa tenue cérémonielle.

Chaque détail de leurs vêtements raconte un héritage ancien : les broderies vives sur leur poitrine évoquent les bénédictions et la protection ; les jupes plissées aux teintes de rose soutenu et de bleu nuit expriment l’identité, la condition humaine et la résilience. Leurs coiffes, ornées de pompons rouges ou de longues tresses retombantes, reflètent les sommets environnants – symboles de force, d’élévation et de beauté enracinée.

Par l’huile et la patience, Han Yuchen transpose un patrimoine culturel sur la toile. Il n’a pas seulement peint à ciel ouvert, il a peint avec respect – pour la terre, pour le peuple, pour le silence entre les générations. Ce n’est pas simplement de l’art. C’est une mémoire vivante, partagée entre le pinceau, le modèle et la terre.